Écosophie urbaine
De retour d'un voyage d'étude à Téhéran, le Laboratoire d'Ingénierie d'Idées proposera bientôt sur ce site différents matériaux de réflexion, pour tenter de construire une vision future de la ville de Téhéran, envisagée comme un "milieu" complexe et vivant prenant le nom de Mesopolis.
S'appuyant notamment sur les travaux de Félix Guattari qui ne parlait pas d'écologie mais d'"écosophie", vue comme une pensée applicable aux trois strates du réel, environnementale, sociale et mentale, Mesopolis Lab oscillera en toute liberté entre analyse critique et proposition prospective réaliste, entre expérimentation théorico-poétique et pure extrapolation imaginaire, affranchies des disciplines urbaines conventionnelles.
Imaginer une vision "verte" de la ville de Téhéran, une Mesopolis, consistera ainsi à voir comment l'environnement spatial, mais aussi la vie sociale et l'imaginaire pourrait refleurir, retrouver un nouveau souffle, s'épanouir et se projeter dans l'avenir.
Ceci semble évidemment presque une utopie étant donnée l'état chaotique de l'urbanisme, la pollution extrême, les relations sociales si détériorées par une dictature militaro-religieuse et son inévitable climat d'angoisse et de suspicion, la corruption et l'opacité qui fragilise tout projet, l'absence de liberté de parole, et le manque d'espoir d'une jeunesse qui a raté son "printemps" en 2009. Projet de ville (ou)verte aux couleurs des révolutionnaires pacifiques, Mesopolis est l'image d'une ville qui s'exprime, se dévoile, s'émancipe et redevient forum.
"Meso", le milieu, prend donc ici différents sens, celui d'un milieu urbain à penser comme un écosystème vivant et entremêlé de réseaux où la nature retrouve sa place, évoque les cités mésopotamiennes et perses où sont né l'art de la ville et des jardins dès l'antiquité, mais aussi la croisée du matériel et de l'immatériel, du contenu et du contenant, permettant une approche esthétique élargie de la ville où l'art rejoint le politique.